Occuper l'imaginaire : entre nouveaux matérialisme et écologie politique

Marcelle des Sdt, Giorgio GRIZIOTTI

Mercredi 19 Mars 2025

18h-20h30, MSE, Salle 114, première étage

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Résumé de l'intervention de Marcelle des Sdt

Présentation du livre des Soulèvements de la terre, Premières Secousses (La Fabrique 2024)

De la quatrième de couverture : « Au fil des saisons, nous avons formé des cortèges bigarrés, muni·es de bêches, de mégaphones et de meuleuses, vêtu·es de bleus de travail et de combinaisons blanches, escorté·es par des oiseaux géants… Nous avons traversé les bocages et les plaines, arpenté les vallées industrielles et le bitume des usines – et même frôlé les cimes alpines. Nous nous soulevons pour défendre les terres et leurs usages communs. Contre les méga-bassines, les carrières de sable, les coulées de béton et les spéculateurs fonciers, nous voulons propager les gestes de blocage, d’occupation et de désarmement, pour démanteler les filières toxiques. Nous nous soulevons parce que nous n’attendons rien de ceux qui gouvernent le désastre. Nous nous soulevons parce que nous croyons en notre capacité d’agir. Depuis des siècles, du nord au sud, des mouvements populaires se battent pour défendre une idée simple : la terre et l’eau appartiennent à tou·tes, ou peut-être à personne. Les Soulèvements de la terre n’inventent rien ou si peu. Ils renouent avec une conviction dont jamais nous n’aurions dû nous départir. »

Résumé de l'intervention de Giorgio Griziotti, chercheur indépendant et essayiste

Occuper l'imaginaire, libérer Gaïa

Face au changement de paradigme imposé par la dégradation des équilibres de Gaïa, des nouvelles modalités d’approche sociale, politique et même ontologique émergent pour faire face à une situation sans précédent, ni historique, ni géologique. Donna Haraway utilise le terme de Fabulation Spéculative pour circonscrire le nouveau champ de l’imaginaire du siècle qui inaugure le nouveau millénaire. J’ai emprunté ce terme pour le sous-titre de mon dernier ouvrage, Chroniques du Boomernaute – Fable spéculative écologique. Porté par le Boomernaute, un « personnage conceptuel » au sens deleuzien, le récit s’inscrit dans le courant du nouveau matérialisme et du posthumanisme féministe critique, en particulier dans sa dimension quantique développée par Karen Barad, tout en intégrant certains aspects du matérialisme historique. Mon intervention se concentrera donc sur ces thématiques, en posant les bases d’une discussion autour de deux axes étroitement liés : (1) La recherche de nouvelles modalités d’écriture et, plus généralement, d’expression, afin de tenter de libérer l’imaginaire de l’étau individualiste dans lequel il a été solidement emprisonné. (2) L’impératif urgent de construire le cadre matériel et discursif d’une révolution qui dépasse les limites conceptuelles de celles du XXe siècle. Cette vision ne devrait pas seulement viser le dépassement du capitalisme, mais aussi intégrer les composantes de Gaïa, en reconnaissant sa complexité et les pathologies qui l’affectent.

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